Aujourd'hui je suis là, devant mon ordinateur et cette envie de vous parler de ce moment qui m'a fait mal, ce moment où mon coeur c'est mit à pleurer. Remontons un peu le temps pour ce rendre au 2ème plus beau jour de ma vie, celui où mon fils a poussé son premier cri.
Mon accouchement c'est très bien déroulé, le travail a été plus que rapide, et oui, seulement 2h! Bref, c'était un accouchement rêvé pour ma part. Vient alors le moment, ce moment tant attendu où on me pose mon petit être contre moi. Je peux alors enfin découvrir son doux visage, toucher son petit bras potelé et sentir cette odeur qu'il dégage, celle qu'il y avait à l'intérieur de mon ventre. C'est ce bref instant qui a été le meilleur car de suite après j'ai commencé à oublier que mon bébé était sur moi. Oui oublier, car j'avais mal, je souffrais alors que je ne voulais qu'une chose : contempler ma merveille, le fruit de notre amour.
Je le trouve beau, il ressemble à son papa comme deux gouttes d'eau c'est dingue! Je remarque entre 2 sensations désagréable, qu'il a le bout du nez rouge. On me dira plus tard que c'est un angiome. La sage femme ne me laisse pas de répit après la délivrance si rapide. Je la sens essuyer au niveau de la sortie, là où est passé mon bébé, je ne vous fait pas de dessin... J'ai mal, elle n'arrête pas... Je me focalise sur cette gêne, cette douleur alors que mon bébé est là, tout contre moi. C'est plus fort que moi, les minutes passent et je ne suis toujours pas détendue... Pas besoin de 1000 explications je vois au visage de la sage femme que quelque chose l'embête. Elle me regarde et m'explique que je fais une hémorragie, surement un reste de membranes à l'intérieur de mon utérus.
Tout ce bouscule alors dans ma tête, ça tourne, je commence à avoir peur. Je viens de mettre au monde mon petit garçon et déjà nous allons me l'enlever. La sage femme fait sortir mon homme et notre fils pour les mettre en peau à peau dans la pièce d'à côté. S'en suit beaucoup de monde dans la salle d'accouchement. Une deuxième sage femme, l'infirmière anesthésiste et l'anesthésiste ainsi que la chef de service... On m'explique que comme je n'ai pas eu de péridurale je vais subir une anesthésie générale, la première de ma vie. Je suis endormie très vite, pendant mon sommeil forcé j'entends, sent des choses. C'est très bizarre et même si je suis prisonnière de cette anesthésie j'ai peur. Mon coeur s’accélère, ma respiration à l'inverse devient difficile. Plusieurs minutes plus tard je me réveille tant bien que mal, oxygène sur le nez... J'essaie de voir l'heure mais n'y arrive pas. J'ai l'impression d'être ailleurs. Je veux mon fils!
Une fois mes esprits repris la sage femme me relève un peu la tête et me dit que c'est bon, tout est terminé. Je demande à ce qu'on ramène mon homme et notre enfant. Ils arrivent enfin, je vois mon bébé en peau à peau contre son père. Je pleur. Je pleur car je n'ai pas pu profiter de ces 1ers instants, en tout cas pas assez à mon goût. Je suis heureuse que mon homme est pu avoir notre petit coeur contre lui, mais je ne peux m'empêcher d'être triste. On entend souvent dire des mamans ayant eu une césarienne qu'on leur a volé leur accouchement et bien moi je le dis : on m'a volé ses premiers instants.
Certaines comprendrons, d'autres non. Certaines m'ont dit que je devrais être heureuse que lui, en parlant de mon fils aille bien, que le reste n'est que futilité. Je suis heureuse que mon fils ce porte comme un charme bien évidemment, mais je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais aimé le découvrir en détail avant qu'on me l'enlève. C'est très dur de devoir se séparer aussi vite de son bébé, vraiment très dur. Ce vilain épisode a été la cause d'un babyblues assez dur. Avec le temps la blessure s'estompe, mais je n'oublierais jamais...